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Sommeil de l'enfant : quand les parents se font "détectives"

Il n'y a pas de solution miracle au sujet de l'endormissement. Le parent peut seulement fournir les conditions favorisant le bien-être, la détente et donc l'endormissement autonome du bébé. Le rituel du soir en fait partie, il est rassurant. Adultes, n'avons-nous pas aussi notre rituel : repas, brossage des dents, pipi et pour certains pyjama et lecture ? Pour les enfants, il en est de même. Répondre aux besoins de l'enfant ne le rend pas plus dépendant - il l'est déjà -, cela lui apporte de la paix. Explorer les causes des difficultés d'endormissement, à la manière d'un détective, est la voie que nous avons empruntée. 

Avant et après les six mois de bébé

Les parents, avant les six mois de bébé, peuvent offrir des donneurs de temps et limiter les stimulis externes pour aider l'enfant à différencier le jour de la nuit. A l'approche de la nuit, je conseille de diminuer l'éclairage, de parler plus doucement, de limiter la télé ou la musique, de changer les habits. Il y a aussi la mise en place de rituels interactifs d'endormissement tels que bercer, contenir, se promener lentement. 

 

A partir de ses six mois, j'invite les parents à diminuer progressivement les rituels d'endormissement au profit de rituels du coucher. Plus facile à dire qu'à faire, n'est-ce pas ?

 

Chez nous, comment cela se passe ? Le rituel que nous avons établi quand notre fille a eu deux ans, a été le suivant : mettre le pyjama, faire la tétée dans le canapé, aller voir la nuit, dire bonsoir, se brosser les dents, faire les fous sur un petit matelas, monter dans le lit, faire un bisou aux peluches, recevoir un massage rapide, puis un dernier bisou et entendre la même phrase au moment de fermer la porte : "Bonne nuit, à demain. Fais de beaux rêves". L'enfant devrait alors trouver progressivement ses rituels autonomes d'endormissement : sucer son pouce, se balancer, chantonner, chouiner, se mettre en contact avec un doudou ou se blottir dans un coin, etc.

 

Maintenant, note fille chantonne ou joue avec ses peluches pendant quelques secondes ou quelques minutes. C'est le signe pour moi qu'elle est sur le point de dormir. Pendant longtemps, il lui était impossible de créer des rituels autonomes.

Et quand malgré tout, l'enfant ne parvient pas à s'endormir de manière autonome ?

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Les problèmes de santé ou de sécurité affective influencent l'endormissement ou le sommeil. Il est alors important de chercher de l'aide et de comprendre ce qui empêche bébé de se laisser aller au sommeil. Après quelques mois, un bébé qui dort en deçà d'un cycle normal de 45-50 minutes, 10-20 minutes par exemple, est le signal qu'un examen supplémentaire est nécessaire.

 

Personnellement, j'ai commencé par explorer les éventuelles perturbations physiques : douleurs ou gêne au niveau de l'appareil digestif ou musculo-squelettique. Une séance chez un ostéopathe tissulaire qui est formé à la manipulation des nouveaux-nés lève les inconforts survenus pendant la grossesse et l'accouchement. C'est vrai pour tous les bébés et particulièrement quand la naissance a été difficile (réanimation, forceps,...). Et bonus, cela aide aussi pour l'allaitement !

 

 

Face aux coliques et au reflux, - très important chez notre fille -, j'ai choisi de modifier mon propre régime alimentaire, en supprimant tous les produits laitiers de vache. Cela a été très efficace chez nous. Le reflux gastro-œsophagien interne est une piste à explorer pour les parents. L'éviction peut alors être une solution.

Mener l'enquête

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Aux quatre mois de notre fille, la situation n'avait pas évolué, notre fille s'endormait seulement au sein. Si j'essayais de la poser, elle se réveillait immédiatement. Même chose si je tentais de quitter le lit en catimini…

 

Nous avons alors exploré les pistes de perturbations émotionnelles.

 

Le bébé peut "engrammer" au niveau cellulaire un climat émotionnel datant de la grossesse ou de l'accouchement. Cela peut concerner ses propres émotions mais aussi celles de ses parents, plus généralement sa mère. Deux séances chez une micro-kinésithérapeute ont permis d'apaiser notre fille sur son vécu intra-utérin. Nous avons, mon compagnon et moi, également fait une séance de micro-kinésithérapie.

 

Mois après mois, nous avons continué à être "soutenants", espérant que ce n'était qu'une question de maturation du cerveau. Nous pensions qu'elle finirait par trouver les solutions pour s'endormir par elle-même et ce, sans le shoot d'endorphine et d'ocytocine de la tétée.

 

A notre retour de voyage, - notre fille avait un an -, la situation n'avait pas évolué. Un rendez-vous chez un magnétiseur a permis d'améliorer ses difficultés à s'endormir puisqu'elle a alors commencé à s'endormir dans le siège-auto lors des trajets en voiture. Au soulagement de toute la famille. 

 

 

Le portage physiologique a sauvé nombreuses de mes journées. Mon compagnon portait notre fille le temps des siestes entre deux et quatre heures par jour. Cette possibilité m'a donné un peu de répit. Mais elle n'était pas complètement satisfaisante.  

Explorer encore et encore...

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Normalement, c'est entre six et dix-huit mois normalement que les bébés acquièrent la capacité à enchaîner les cycles de sommeil. Cela n'était pas du tout ce que nous vivions. Notre fille se réveillait et tétait tous les cycles. Elle dormait au plus deux cycles d'affilée dans une nuit. J'étais épuisée.

 

Nous avons donc continué notre exploration des perturbateurs d'endormissement et choisi de limiter les ondes électromagnétiques à la maison, d'éteindre le wifi la nuit et les portables. Par chance, nous n'avions pas de compteur Linky, certains bébés étant très sensibles aux ondes très basses fréquences.

 

Nous avons par la suite consulté deux praticiennes en Santé Humaniste : Gwenn Le Coz et Christelle Mossière, formées toutes deux à l'institut AMA à Toulouse. Elles ont permis à notre fille d'entendre une partie de son histoire que personne ne connaissait. Au début de sa vie intra-utérine, elle était accompagnée d'un jumeau. Elle a donc rencontré la mort très tôt. Sa difficulté à se laisser aller au sommeil était en partie due à ce vécu. Symboliquement, s'endormir est un passage qui ressemble à la transition vie/mort. Ces séances lui ont apporté beaucoup d'aide. J'ai senti qu'elle passait un cap. 

 

De mon côté, j'ai également œuvré à débusquer des croyances limitantes "engrammées" très tôt dans ma vie et qui, à un niveau inconscient, impactaient ma fille. J'ai découvert la méthode PEAT, ce qui m'a offert de belles transformations, notamment en ce qui concerne la vigilance. Comment ma fille pouvait-elle lâcher prise et s'endormir si elle sentait sa mère en état d'alerte ?

 

A ses dix-huit mois, je sentais ma fille prête à changer. J'avais entendu qu'il était possible désormais de l'accompagner vers la création des ses propres rituels d'endormissement. En pratique, je ne voyais pas comment procéder. Heureusement pour nous trois, la solution m'est venue quelques mois après. A suivre. 

Ce article est le deuxième d'une série dédiée au sommeil du tout petit et son accompagnement par ses parents.

Si vous souhaitez aller voir ce que je raconte dans le premier article, c'est ici.

Et si la suite vous intéresse, c'est ici.


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